Ce magnifique buste en marbre, représente le dieu Hermès (chez les Grecs), Mercure (chez les romains) de ¾ face.
Hermès, fils de Zeus et de la nymphe Maïa, est le dieu protecteur des commerçants et des voyageurs, il fait la liaison entre les hommes et les dieux grâce à sa fonction de « messager de l’Olympe ». Homère retranscrira dans l’Odyssée une conversation entre Hermès et Zeus : « Hermès, puisque c’est toi qui portes toujours nos messages, transmets à la Bouclée notre irrévocable décret. »
Ce dieu est reconnaissable par ses nombreux attributs tels que ses sandales ailées, sa baguette qui lui sert à charmer les Hommes ou encore son casque ailé. C’est ce dernier symbole qui nous permet d’affirmer que notre oeuvre représente bien Hermès.
Cette sculpture le montre sous l’angle d’un beau jeune homme représenté avec les attributs digne d’un empereur de cette époque : couronne de laurier, chlamyde retenue par une fibule ronde (manteau  militaire agrafé à l’épaule) … Il est triomphant et malgré cela, son visage reste paisible. Cette oeuvre est remarquablement ciselée, travail que nous pouvons notamment voir sur sa chevelure bouclée d’éphèbe ou encore, le traitement de la couronne de laurier retenus à l’arrière par un tissu noué.
Ses yeux sont en amande, ils tombent légèrement vers ses tempes et sa bouche est fine et fermée. Le travail des yeux est typique de l’Italie du Nord.
Il a deux ailes en haut de sa tête qui lui permette d’aller rapidement d’un endroit à l’autre pour aider les voyageurs et les commerçants.
Le buste est évidé à l’arrière, comme il était coutume de le faire à cette époque, grâce à cela, nous pouvons voir les traces d’outils qui permettent entre autres d’attester de son ancienneté. Pour rendre plus réalistes les plis de sa chlamyde, l’artiste a utilisé la technique du trépan, sorte de foret actionné à la main au moyen d’un archet. Cet outil est employé depuis l’Antiquité afin d’atteindre des renfoncements, dégager des parties difficiles d’accès et dégrossir des gorges de faible diamètre en formant des cavités cylindriques. Lent mais précis, le trépan est destiné aux endroits très fragiles et à des matériaux durs comme le bois, la pierre et le marbre. La technique du trépan permet d’apporter mouvement et profondeur à l’ensemble.
Le piétement de cette oeuvre n’est pas l’original, malgré cela, la couleur, tirant plus vers le gris, permet de contraster avec le buste et donc de mettre en lumière le travail de l’artiste. Ce buste à Giovanni Carati et son atelier, ce sculpteur vénitien a travaillé pendant la seconde moitié du XVIIe siècle et son style notamment dans les traits du visage est similaire avec notre oeuvre. Recherches disponibles sur demande.
Ce dieu a beaucoup été représenté entre l’Antiquité et la Renaissance. Son rapport, plus proche des hommes que certains autres dieux, le rende plus accessible. Les valeurs bienveillantes de ce dieu, en font un topos qui a su traverser les âges pour être encore d’actualité aujourd’hui.

Buste en marbre représentant le dieu Hermès – Italie XVIIe siècle

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