Cette sculpture en marbre, datée du XVIe siècle, représente une Vierge à l’Enfant provenant du sud de l’Italie.
La Vierge présente un visage calme et doux, ses yeux écarquillés semblant scruter le spectateur. Ses longs cheveux retombent délicatement sur son dos. Elle est vêtue d’une robe ceinturée, dont les plis sont élégamment retenus sur son bras. Les retombées du vêtement forment de jolis plis à l’antique, couvrant ses pieds. La Vierge tient l’Enfant Jésus de sa main gauche et, dans la droite, un sceptre surmonté d’une fleur de lys.
Le Christ est montré comme un enfant potelé, aux cheveux bouclés et dont le regard porte légèrement vers sa droite. Sa main droite est levée dans un signe de bénédiction (c’est-à-dire que le pouce, l’index et le majeur sont levés). De la main gauche, il tient un orbe surmonté d’une croix.
Ces deux personnages ont le haut de la tête plat, avec un trou aménagé au centre, montrant des traces de la présence de couronnes amovibles.
Il apparaît alors que cette sculpture reprend de nombreux symboles associés au pouvoir et à la royauté, comme la couronne, le sceptre, l’orbe crucigère et le geste effectué par l’Enfant, que l’on retrouve sur les Bâtons de Justice.
Le sceptre que tient la Vierge Marie dans l’une de ses mains est un symbole séculier du pouvoir royal. La fleur de lys, au bout du sceptre, était, au temps des Francs, un symbole de fécondité. Puisqu’ici c’est la Vierge qui le tient, le sceptre connaît un double symbole : la royauté et la maternité virginale de la Vierge.
Le roi, avait souvent, en plus de l’orbe et du sceptre fleurdelisé, une main de justice. Ce bâton avec une main au bout, fait exactement le geste effectué par l’enfant Jésus. Ainsi, cela appuie le fait que le roi rend la justice d’après ce qui lui est dicté par la puissance supérieure.
L’enfant est assis contre le bras de sa mère, il est tout en chair et seulement habillé d’un morceau de tissu qui couvre le bas de son corps. Son visage semble paisible, il a des joues qui ressortent et appuie son côté enfantin.
L’orbe crucigère, qu’il tient dans sa main gauche, est un symbole d’autorité utilisé depuis le Moyen-Âge dans l’iconographie religieuse occidentale. Chez les chrétiens, le globe représente la domination temporelle et spirituelle du Christ sur le monde. À partir du XVe siècle, ce topos prendra le nom de « Salvator Mundi », c’est-à-dire le sauveur du monde.
Cependant, chez les rois, le globe symbolisera la terre et montrera donc la domination mondiale du souverain, quant à la croix, elle sera là pour confirmer sa foi chrétienne, ainsi que son pouvoir provient de Dieu. Comme il est possible de le voir dans les pièces de monnaies frappées dans l’Empire byzantin. L’orbe s’impose donc comme une composante des symboles du pouvoir impérial et royal, tout comme le sceptre et la main de justice.
On se retrouve alors en présence d’une oeuvre insistant grandement sur la nature royale du Christ. Montré comme un véritable souverain, l’Enfant, encore porté par sa mère, régnera sur ses fidèles, en tant que Christ-Roi.
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