Cette sublime tête en calcaire blanc d’époque gothique, représente la Vierge Marie couronnée.
La statue est coupée au niveau des épaules. La Vierge est montrée jeune, arborant une couronne complexe et richement parée. La couronne est construite par des feuilles d’acanthe s’entrecroisant et décorée de losanges et de carrés, imitant des pierres précieuses.
Sur ce type de couronne, était ajouté à l’origine des tessons de verre pour imiter l’apparence des pierres précieuses. On appelle cela des cabochons de verroterie.
La couronne est posée sur un voile, dégageant clairement le visage de la Vierge.
Ses cheveux serpentins sont composés par des mèches épaisses. Le visage de la Vierge est juvénile. Son grand front est dégagé. Ses sourcils sont fins et ses yeux sont creusés, en amande. Son nez est droit et sa bouche délicate esquisse un léger sourire.
Une étude de la pierre (effectuée par madame et monsieur Blanc) l’identifie comme du calcaire, blanc et fin, provenant des environs de Tonnerre (Yonne). Il présente sur le côté une très fine veine, d’épaisseur millimétrique, de calcite, repérable sur la totalité de la tête. Les carrières exploitant ce calcaire se situant entre les rives de l’Yonne, en amont d’Auxerre. La pierre, dite de Tonnerre, connaît une grande exploitation par les sculpteurs des environs d’Auxerre et de Tonnerre, ainsi qu’une certaine exportation, à partir du XIVe siècle, vers Troyes et une partie de la Champagne. À la fin du Moyen-Âge, il est possible que la pierre de Tonnerre arrive jusqu’au sud de la région parisienne et en Lorraine.
On remarque également un fragment d’une petite main à son buste qui suppose la présence d’un enfant. Cet enfant qu’elle portait indique que cette statue était à l’origine, une vierge à l’enfant. On retrouve plusieurs correspondances d’une tête de vierge ou de vierge à l’enfant qui correspondent à notre statue. Les vierges du XIVe siècle, malgré leurs nombreux points communs, il n’en existe aucune véritablement semblable. Ce type de production, venait soit d’un même atelier qui recopiaient des modèles soit elles s’inspiraient de modèles fameux ou populaires.
On retrouve tout d’abord, la tête de vierge exposée au musée du Louvre. Datée aussi du XIVe siècle. Les cabochons de verroteries sont partiellement manquants.
Notre tête mesurant 40cm de hauteur, laisse à supposer que la taille d’origine de cette sculpture était monumentale. Elle devait mesurer autour 1,70m, soit grandeur nature.
Véritable témoignage de l’art statuaire à la période gothique, cette belle tête de vierge, à la fois élégante et raffinée reste une beauté intemporelle avec des canons qui restent d’actualité.