Exceptionnelle statue florentine, en marbre, figurant Saint Jean-Baptiste enfant, datée du XVe siècle, que nous attribuons à Desiderio da Settignano.
L’oeuvre montre un enfant en pied, vêtu d’une mélote, c’est-à-dire une tunique en poils courte principalement portée par les bergers, et tenant dans sa main une croix.
Le visage de l’enfant est doux. Ses yeux, sans pupilles, sont petits et fins. Son nez, légèrement relevé, est délicat et sa bouche montre la lèvre supérieure avancée, constituant des creux au niveau des joues pleines et des narines qui laissent entrevoir un sourire subtil. Ses arcades sourcilières sont sculptées, suggérant la présence de sourcils. Les cheveux du saint sont courts, modelés, mettant en évidence ses oreilles, et les mèches sont ébouriffées. Son regard baissé est dû à l’orientation basse de sa tête.
L’enfant est représenté bien en chair, ses bras et ses jambes nus sont potelés. De sa main droite, il effectue un doux geste pouvant s’apparenter à un signe de bénédiction, en ramenant son pouce et son index ensemble. Dans sa main gauche repose un crucifix. Sa mélote, dont les poils rappellent les cheveux de l’enfant, est complétée par une ceinture.
Pieds nus, le saint est placé sur un rocher et sa jambe gauche se plie légèrement dans un contrapposto délicat, amenant le saint à pencher son corps vers la droite.
Le traitement de cette statue du jeune saint Jean-Baptiste est caractéristique du style doux, tel qu’il est établi en Italie, aux environs du XVe siècle.
Le stil dolce, ou style doux, est un style caractérisant certaines oeuvres produites lors de la première Renaissance, puisant son inspiration à la fois dans les monuments antiques et dans la sculpture gothique et dont le principal instigateur est Lorenzo Ghiberti. Il se retrouve souvent opposé au style dit renaissant, instauré par Donatello.
Le style doux se traduit en sculpture par un mouvement contrôlé des figures, une certaine mesure dans la composition, un rendu fin et léger des drapés, une impression de grâce et d’élégance dans les oeuvres. Les compositions se dotent alors d’une organisation rationnelle et symétrique.
Plusieurs sculpteurs florentins relèvent du style dolce. Les principaux sont : Luca della Robbia (1399-1482), Antonio Rossellino (1427-1479), Mino da Fiesole (1429-1484) ou encore Desiderio da Settignano (1428/1431-1464).
Véritable monstration du stil dolce, dont Desiderio da Settignano est l’un des plus éminents représentants, cette sculpture du saint est à rapprocher de son corpus.
Le traitement du marbre, la douceur du visage soulignée par les pommettes saillantes et l’esquisse d’un sourire, la profondeur du regard, la présence d’une base sculptée, la pondération de la figure, les jeux de lumière causés par l’orientation de la tête, et enfin le caractère attendrissant et sensible de la sculpture, sont tous des indices qui nous amènent à penser que ce jeune Saint Jean-Baptiste est une réalisation de Desiderio da Settignano.
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