Cet élément de sculpture monumentale est un chapiteau en marbre datant du XVIe siècle. Il possède toutes les caractéristiques de l’ordre corinthien dont l’ensemble est principalement déterminé par une grande richesse d’ornements et un chapiteau décoré de deux rangées de feuilles d’acanthe.
L’acanthe est une plante méridionale aux feuilles amples, souples et profondément découpées que les Grecs utilisaient comme ornement pour leurs stèles funéraires. C’est à partir du V e siècle après J.-C. qu’ils la choisissent pour composer leur troisième type de chapiteau, le corinthien, qui fait suite aux types dorique et ionique. Dans sa forme classique, le chapiteau corinthien se compose de deux registres de feuilles d’acanthe sans tige, à large base et légèrement inclinées à leur sommet. Au-dessus des rangées d’acanthe, deux volutes affrontées se déploient sous chacun des angles du tailloir. En leur centre se font face deux autres volutes plus petites, les caulicoles. Le tailloir est quant à lui saillant aux angles, incurvé et orné d’une fleur sur chacune des faces du chapiteau.
Notre chapiteau possède ces différents éléments tout en ayant pour particularités d’être sculpté sur trois faces et d’avoir ses feuilles travaillées au trépan. Employé depuis l’Antiquité, le trépan est un outil utilisé en sculpture qui permet d’atteindre des renfoncements, dégager des parties difficiles d’accès et dégrossir des gorges de faible diamètre. Lent et précis, il est destiné aux endroits très fragiles et à des matériaux durs comme le bois, la pierre et le marbre. Son utilisation vient ici renforcer la splendeur de cette réalisation sculptée dans le marbre et dorée à la feuille d’or.



