Ce bougeoir gothique a été réalisé autour de la fin du XVe siècle en Europe centrale alors renommée pour sa production d’objets en alliages cuivreux, notamment le laiton et le bronze. À partir du XIVe siècle, les chandeliers en métal connaissent un regain d’intérêt en Europe occidentale et se diffusent progressivement dans les milieux ecclésiastiques puis dans les foyers aisés, parallèlement à l’amélioration des techniques de fabrication des chandelles.
Cette oeuvre s’inscrit pleinement dans ce type de production, tout en se distinguant par un profil plus rectiligne et une ornementation mesurée, témoignant d’une recherche d’équilibre. L’objet est réalisé en laiton doré, il présente un fût symétrique composé de trois noeuds, reposant sur un large piédouche circulaire. La base est surmontée d’une terrasse circulaire formant servant de bobèche, destinée à recueillir la cire fondue et à protéger les surfaces environnantes.
La douille est percée de deux ouvertures, dispositif caractéristique des bougeoirs médiévaux permettant l’extraction du talon brûlé de la bougie. Ce détail fonctionnel témoigne d’un usage rationnel de la cire, matériau coûteux à la fin du Moyen Âge. Avec la standardisation et la sophistication de la production des chandelles à partir du XVIe siècle, ce type d’ouverture tend à disparaître.
La morphologie générale de la tige et de la base reflète des influences croisées. Elle témoigne à la fois d’apports issus du Proche-Orient, perceptibles dans l’usage de bases hautes, cylindriques ou légèrement coniques, et de traditions européennes, notamment celles des chandeliers à piquet, dans lesquels la tige est soutenue par plusieurs points d’appui.
Ce bougeoir illustre ainsi la circulation des formes, des techniques et des savoir-faire à la fin du Moyen Âge, dans un contexte d’intenses échanges commerciaux et culturels.



