Cette élégante paire de bougeoirs en laiton doré s’inscrit pleinement dans l’esthétique dite Henri II, caractéristique des arts décoratifs français du milieu du XVIᵉ siècle. Elle se distingue par une composition architecturée, rigoureuse et équilibrée, directement inspirée des modèles antiques redécouverts à la Renaissance.
Chaque bougeoir est surmonté d’un binet cylindrique mouluré, sobrement décoré, destiné à recevoir la bougie. Contrairement à des modèles privilégiant une finalité essentiellement utilitaire, aucun orifice d’évacuation de la cire n’est visible. Cela correspond à une conception plus formelle et décorative de l’objet, privilégiant l’harmonie des formes à l’aspect strictement pratique.
Le fût, élancé et solidement proportionné, prend la forme d’une colonne cannelée, conférant à l’ensemble un sentiment de solidité et de verticalité maîtrisée. La colonne se termine par un socle quadrangulaire, transition géométrique marquée entre le fût et la base. L’ensemble repose sur une large base circulaire moulurée, à profil étagé, assurant la stabilité du bougeoir et confère au laiton doré un jeu subtil de lumière et de reflets.
Le style dit Henri II correspond à une phase de maturité de la Renaissance en France, sous le règne d’Henri II (1547– 1559). Il se caractérise par l’adoption systématique des ordres antiques (dorique, ionique, corinthien), intégrés non seulement à l’architecture monumentale mais également aux objets d’art et de mobilier.
La production de bougeoirs en laiton doré s’inscrit également dans le renouveau des techniques métallurgiques de la Renaissance. Le laiton doré, matériau noble et durable, était particulièrement apprécié pour sa résistance à l’usage et pour la richesse de sa patine, qui se bonifie avec le temps.
Par son équilibre des proportions, la qualité de sa fonte et la clarté de son langage architectural, cette paire de bougeoirs de style Henri II constitue un témoignage raffiné de l’esthétique Renaissance française. Elle illustre parfaitement la manière dont les arts décoratifs du XVIᵉ siècle ont su intégrer les modèles de l’Antiquité classique dans des objets fonctionnels, conférant à ceux-ci une dimension sculpturale et symbolique durable.
