Cette magnifique céramique représente un portrait de femme. En majolique, du XVIe siècle, elle provient de Casteldurante, aujourd’hui Urbania.
Nous retrouvons sur notre plat, une représentation d’une femme jusqu’à son buste sur un fond bleu. Ses yeux sont tournés vers la gauche. Elle a le teint pâle avec des joues roses. Ses cheveux sont attachés et elle porte un filet doré. Quelques mèches retombent sur son visage. Elle porte une tunique blanche avec un col carré et des motifs complexes de broderies bleus. Un joli liseret vert vient attacher sa collerette. Elle possède également un long collier.
Au second plan, apparaît une banderole sinueuse avec l’inscription de son nom pour l’identifier.
« Majolique » est la faïence italienne de la Renaissance. C’est une technique de céramique émaillée, originaire du Moyen Âge en Italie, particulièrement renommée pour ses couleurs vives et ses motifs détaillés. Elle implique l’application d’un émail opaque et blanc (à base d’oxyde d’étain) sur une pièce de terre cuite, sur laquelle des décors colorés sont peints avant une deuxième cuisson. A Casteldurante, dans le nord de l’Italie, les artistes se spécialisent dans les portraits en buste de femmes ou « belle donne » ou de héros de l’Antiquité. Le portrait féminin est généralement associé à un prénom (Virginia, Caterina, Faustina…), qui peut évoquer des figures historiques, ou mythologiques.
Produites en série, les pièces ont souvent pour thème une femme et une vertu morale. Elles ne sont pas utilisées pendant les repas mais exposées dans les demeures de leurs riches propriétaires. Ces portraits sont très nombreux, nous pouvons trouver plusieurs correspondances de céramiques majoliques de Casteldurante. Ils sont constitués de la même manière, le portrait d’une femme au premier plan sous un fond bleu, et son nom au second plan ajouté dans une banderole sinueuse.
Les majoliques de Casteldurante se distinguent par une uniformité remarquable dans leur réalisation. Chaque pièce représente une femme en portrait sur un fond bleu, accompagnée d’une banderole en fond portant son nom.
Le choix des couleurs, toujours semblable, renforce cette esthétique codifiée qui incarnant l’élégance et la simplicité caractéristiques de la production de Casteldurante.

Coupe d’amour, Anea Bella – Casteldurante – circa 1540

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