Cet incroyable relief en calcaire d’époque impériale, montre les restes de deux personnages vêtus à la romaine. Sa datation est placée aux alentours des Ier et IIIe siècles de notre ère. Bien que le pays d’origine soit inconnu, les toges portées par les figures situent l’oeuvre au sein de l’Empire Romain.
Le relief se compose de deux figures, dont seules les parties inférieures sont visibles. La figure de droite, aux pieds dénudés, semble porter une longue toge plissée couvrant une partie de ses pieds. La figure s’appuie légèrement sur sa jambe gauche et lève le pied droit, dans un mouvement porté vers la gauche.
La figure de gauche, quant à elle, ne conserve qu’un seul pied, couvert et pointu. Ses vêtements sont longs, le drapé est plissé, et plusieurs couches de tissu cascadent le long de son corps. Ces deux personnages sont séparés par un élément décoratif droit, en forme de colonne.
Le relief, bien que fragmentaire, offre une certaine impression de mouvement et de fluidité, soulignée à la fois par le drapé des vêtements et par le contrapposto de la figure de droite.
L’utilisation du calcaire par les Romains n’est pas étonnante. Moins précieux que le marbre certes, on le retrouve cependant dans de nombreuses oeuvres, de la statuaire aux travaux architecturaux. Ce sont, par ailleurs, ces derniers qui introduisent en Gaule l’exploitation du calcaire.
De plus, dans des régions plus éloignées de l’Empire, l’utilisation du calcaire est bien ancrée dans les traditions. À Chypre, par exemple, la production de sculpture en calcaire est attestée dès l’époque archaïque (VIIIe siècle av. J.-C. – Ve siècle av. J.-C.), et se dote de plusieurs influences romaines, durant la période impériale.
La présence de la toge permet de, quelque peu, situer notre oeuvre. Dans la Rome antique, la toge est le symbole des citoyens. De ce fait, elle est souvent visible dans les oeuvres représentant des scènes de la vie romaine. Ici, la toge est longue, traînant au sol, recouvrant partiellement les pieds des figures. Les plis du vêtement sont saillants, et créent une impression de fluidité.
La figure de gauche, bien qu’elle ne présente qu’une seule partie de jambe, nous offre quelques particularités. Premièrement, il est assez rare de retrouver des pieds aussi pointu dans l’art romain de l’époque impériale. On observe un exemple dans un marbre représentant la déesse Hécate, daté du IIe siècle de notre ère et conservé au Met Museum de New York.
Ensuite, les plis du drapé au niveau de son genou laissent à penser que la figure pourrait être assise, ou bien en train d’effectuer un contrapposto exacerbé.
Bien que fragmentaire, l’oeuvre constitue un témoignage frappant de la qualité de production des oeuvres calcaires de l’époque impériale romaine.

( Bon état. Restauration pour réunir les deux pièces. Collection privée française, famille d’architectes. Acquis avant les années 1980 )

Fragment de relief – Empire romain Ier / IIIe s. après J.-C.

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